La COP29 (Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), qui se déroule en 2024 à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, a été un événement marquant dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Voici un résumé des principaux points de négociation et des enjeux abordés pendant cette conférence :

L'ambition climatique mondiale

L'un des principaux objectifs de cette COP29 était d’accélérer l’action mondiale pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, conformément à l’Accord de Paris. Cependant, les discussions ont révélé des divergences importantes entre les pays développés et les pays en développement. Les Pays développés ont été appelés à intensifier leurs engagements financiers et à réduire plus rapidement leurs émissions de gaz à effet de serre. Les Pays en développement quant à eux, ont insisté sur la nécessité de soutenir le financement pour l’adaptation et la transition énergétique, soulignant que leurs efforts sont entravés par un manque de ressources financières et techniques
Financement climatique
Le financement climatique reste un point de friction majeur. Les pays en développement ont exprimé leurs préoccupations concernant le non-respect des engagements financiers pris lors des COP précédentes, notamment la promesse des pays riches de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays vulnérables à faire face au changement climatique. Un accord a été obtenu pour un mécanisme de financement climatique amélioré, avec un accent sur les pertes et dommages climatiques, un sujet qui avait été au cœur des discussions à la COP27. Cependant, la question du financement est toujours loin d’être résolue et certains pays estiment que les engagements sont insuffisants.
Énergies fossiles et transition énergétique

Un autre point clé des négociations était la réduction de l’utilisation des énergies fossiles. Bien que l’Accord de Paris appelle à une transition énergétique vers des énergies renouvelables, les pays producteurs de pétrole et de gaz, dont certains de la région, ont résisté à des engagements contraignants de réduction de la production. Une compromission a été trouvée sous forme d'un objectif moins ambitieux, qui favorise une « transition juste », permettant aux pays producteurs de fossiles de diversifier leurs économies sans compromettre leur développement économique immédiat.
Adaptation et résilience
Les discussions sur l’adaptation ont été particulièrement centrées sur la nécessité de renforcer la résilience des communautés les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique, comme les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur. Un programme de soutien à l’adaptation a été mis en place, avec des mesures spécifiques pour les îles et les pays côtiers, qui subissent déjà des conséquences dramatiques du réchauffement climatique.
Lutte contre la déforestation et la biodiversité

Les délégués ont également abordé la question de la déforestation, en particulier dans les régions tropicales, et de la préservation de la biodiversité. Plusieurs pays ont plaidé pour des engagements plus stricts en matière de conservation des écosystèmes et de financement des initiatives de reforestation. Un accord a été atteint pour renforcer les mécanismes de monitoring de la déforestation et promouvoir des pratiques agricoles durables.
Progrès et tensions sur la question des pertes et dommages
La question des pertes et dommages liés au changement climatique, qui a dominé les discussions de la COP27 en Égypte, a continué d’être un sujet de négociation difficile. Plusieurs pays insulaires et d'Afrique ont demandé des compensations plus élevées pour les pertes climatiques irréversibles (telles que la montée du niveau de la mer ou les catastrophes naturelles). Un fonds pour les pertes et dommages a été lancé, mais sa mise en œuvre effective et son financement restent des défis majeurs à résoudre lors des futures conférences.
Technologies et innovation
Les discussions ont également abordé le rôle des technologies vertes et de l’innovation pour accélérer la transition vers une économie décarbonée. Les pays ont convenu de renforcer les investissements dans des technologies de capture du carbone, des énergies renouvelables, mais aussi de soutenir l’innovation dans le domaine de l’agriculture durable et de la gestion de l’eau.
Conclusion
La COP29 à Bakou a été marquée par des avancées notables, mais également par des divergences persistantes entre les pays développés et les pays en développement. Si des compromis ont été trouvés sur certains points, la mise en œuvre effective des engagements reste une question clé pour l’avenir. Les discussions ont également mis en lumière l'importance de renforcer la coopération internationale, la solidarité financière et la responsabilité partagée dans la lutte contre le changement climatique.
Les attentes restent élevées pour que les engagements pris à Bakou se traduisent par des actions concrètes dans les années à venir.