Pitfall trap et identification de macroinvertébrés
A quoi sert un Pitfall trap ?
Le Pitfall trap, ou piège à fosse, permet de récolter les macroinvertébrés qui circulent à la surface du sol. Un macroinvertébré est un organisme vivant visible à l’œil nu (macro) et dépourvu de squelette (invertébré). Cela concerne toutes ces petites bêtes qui vivent sur et dans les sols de nos jardins comme les insectes, les araignées, les limaces et escargots.

Un Pitfall trap comporte :
- un récipient enterré de façon à affleurer la surface du sol,
- un liquide dans le récipient qui permet de conserver les individus récoltés,
- un couvercle,
- des supports verticaux pour surélever ce couvercle au-dessus du piège.
Le couvercle est surélevé pour laisser la place aux macroinvertébrés de circuler mais proche du sol pour protéger le piège du vent, de la pluie, ou de l'intrusion d'un animal plus gros comme un rongeur. Ce couvercle sert également à augmenter l'efficacité du piège en étant attractif comme point d'ombre et cachette. Le liquide utilisé peut être de l'eau savonneuse, qui piège les spécimens avec ses propriétés tensioactives (empêchant les individus de remonter à la surface). Il peut aussi être additionné d'éthanol ou de substances attractives en fonction de l'espèce que l'on cherche à récolter préférentiellement.
Que peut-on capturer dans un Pitfall trap ?
Ci-dessous les images de quelques individus récoltés lors d'une campagne de piégeage. Voici ce que l'on peut observer en laboratoire à la loupe binoculaire : un diptère type mouche (1), un diptère type moustique Boletina gripha (2), une boîte contenant l'ensemble des individus récoltés grâce à un piège (3), un coléoptère Longitarsus sp. (4), un puceron vert (5), un collembole Isotoma viridis (6).
Quelles informations nous donnent ces résultats ?
On peut tirer plusieurs informations de ce type de campagne. Une première information quantitative est simplement le nombre de spécimens rencontrés, toutes espèces confondues. On peut également s'intéresser à la diversité spécifique d'un milieu, c'est à dire le nombre d'espèces différentes qu'on y trouve. Le type d'espèce identifié peut également donner des informations sur les fonctions biologiques qui sont assurées dans le sol étudié, ainsi que certaines caractéristiques physico-chimiques du sol. Par exemple, la présence de vers de terre indique un sol structuré par leurs galeries et transformé par leur système digestif ; il existe également des espèces dites bio-indicatrices qui ne se développent que dans des conditions physico-chimiques spécifiques, leur présence est donc corrélée à des gammes de valeurs définies pour certains paramètres (pH, humidité, température).